El Hierro une île autonome en énergie

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JOANNE RASSE VOYAGE EL HIERRO 150915lt

Autonomie ou réseau ?
Deux approches d’aménagement en réponse à la transition énergétique

Deuxième partie de voyage
EL HIERRO UNE ILE AUTONOME EN ENERGIE

Une île isolée

El Hierro, l’une des plus petites îles de l’archipel des Canaries fut longtemps considérée comme le bout du monde. Alors que les autres îles ont développé, dès les années 70 un tourisme de masse, El Hierro a vu sa population diminuer, obligée d’émigrer pour trouver du travail.

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Sa position trop éloignée du reste du continent et ses eaux profondes ne lui permettent pas d’établir un réseau sous-marin électrique. Autre caractéristique, à priori hostile à la vie, ce territoire minuscule et volcanique ne possède pas d’eau potable ! Sur cette île,  il n’y a pas de rivière, de ruisseau ou de source…. El Hierro porte donc bien son nom à première vue « FER », rocher aride et solitaire perdu dans l’océan.

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Les hommes habitent l’île de fer El Hierro, parce qu’ils sont nés là ou parce qu’ils en sont tombés amoureux. Omniprésence de la mer, des montagnes, de la roche noire volcanique, du vent…  L’île plonge ses habitants dans un havre de tranquillité, où les paysages magnifiques changent selon l’orientation de l’île et la géographie escarpée. En quelques kilomètres le visiteur passe d’un paysage de lave noire, lunaire à celui de pâturage ou de forêt luxuriante. Des espèces endémiques se sont adaptées aux conditions extrêmes si particulières du lieu. Citons notamment le Garoé ou l’Arbre saint que les aborigènes Guanches appelaient l’arbre fontaine car ils récupéraient à son pied l’eau des brumes ou du brouillard : des gouttelettes attrapées en grande quantité par la canopée de l’arbre. Elle rejoint ensuite les nappes phréatiques du sous sol, des puits permettaient aux hommes d’y puiser l’eau nécessaire.

Pour habiter l’île, les hommes ont du eux aussi inventer et s’adapter à cette nature unique. Pour résoudre le problème majeur de l’absence d’eau potable, une usine de dessalement d’eau de mer a été construite et alimente l’île. Initialement, cette centrale de dessalement fonctionnait au fuel, mais cela imposait d’importer par bateaux et de stocker sur ce petit bout de terre, chaque année, 40 000 barils de pétrole. A elle seule, l’usine de production d’eau douce consomme la moitié de la quantité d’électricité nécessaire à la vie des habitants sur l’île. Pour trouver une alternative à ce dispositif instaurant un fort rapport de dépendance à une forme d’énergie importée, polluante et chère, les habitants ont cherché des solutions plus durables et pérennes. L’énergie renouvelable s’est imposée car elle assure l’autonomie énergétique de l’île en exploitant ses propres ressources.

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Peu à peu est née l’idée d’un projet de production d’énergie verte qui permettrait à l’île de subvenir à ses besoins en énergie dans l’esprit de Tomas Padron Hernandez, ingénieur électrique de formation et maire de l’île jusqu’en 2011. Durant vingt ans, il a porté une vision de développement de l’île à long terme, selon un modèle qui s’exporte aujourd’hui dans le monde entier.

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Panorama sur le parc éolien

En 2001 l’Union Européenne accepte de financer une partie du projet dont le coût final s’élève à 82 millions d’euros. A partir de ce premier soutien, les autres financements suivent.
L’Europe a besoin de projets pilotes innovants, et ici c’est un prototype à échelle 1 qui est réalisé. Une vie entière aura été nécessaire pour insuffler le tournant qui fait aujourd’hui de El Hierro un exemple unique au monde.

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Le bassin supérieur

Pour financer le projet le gouvernement insulaire a crée une société d’économie en partenariat avec l’entreprise d’électricité ENDESA. L’Espagne et l’union européenne ont investi une partie du budget, l’Institue pour la Diversification et l’Economie de l’Energie (IDAE) a soutenue le projet par un financement de 35 millions d’euro. L’entreprise Gorona del Viento El Hierro se compose du conseil Régional (Cabildo) d’El Hierro (66%), de l’entreprise Endesa (23%),de l’institut technologique des Canaries (7.8%) et du Gouvernement des Canaries (3.2%), de l’institut technologique des Canaries (7.8%) et du Gouvernement des Canaries (3.2%).

Ce petit bout de terre a su amorcer sa transition énergétique et se hisser en modèle d’innovation et d’aménagement du territoire, car la notion de ressources limitées est maintenant une évidence. C’est en cherchant une solution au problème de l’eau potable que la centrale hydroélectrique a vu le jour. Les contraintes intrinsèques du site ont, peu à peu, déterminé le projet final comme une réponse unique à une situation particulière.

Une centrale hydroélectrique unique au monde

Aujourd’hui, El Hierro est un territoire exemplaire, des personnalités et journalistes du monde entier viennent la visiter et saluent la prouesse de cette île autonome en énergie. L’usine appelée « Gorona del Viento »  de El Hierro est unique en son genre, elle associe l’énergie produite par 5 éoliennes E70E4 à une usine hydroélectrique. En 2014, après 4 ans de travaux, la centrale hydro-éolienne a été mise en service. Les éoliennes ont la possibilité de pivoter selon l’orientation du vent pour optimiser la prise au vent des hélices. Une première année de test d’essais et d’étude a été nécessaire. Depuis juin 2015 l’énergie produite est commercialisée sur le réseau. Le parc éolien comprend 5 éoliennes qui à elles seules produisent 11.5 MW. Les 10 000 habitants de l’île consomment en moyenne trois à quatre MW (méga watt) par jour avec un pic de 7.7 MW en heure de pointe.

Impression

Schéma du fonctionnement de l'usine hydro-éolienne

Le 100% éolien a déjà été obtenu durant deux jours même si pour le moment la phase d’observation est encore de rigueur. En effet, vont bientôt arriver les périodes dites « de calmas » où il y a moins de vent. C’est grâce à une stratégie de gestion alternative que le couple « éolienne et centrale hydroélectrique » assure aux habitants une énergie continue. La centrale hydroélectrique produit quant à elle 7 MW d’énergie et prend le relais quand il n’y a pas de vent.  Une STEP (station de transfert d’énergie par pompage et turbinage) fait office de batterie de secours. Quand la demande électrique est faible, l’énergie qui n’est pas consommée par les habitants est alors utilisée pour monter l’eau de mer dessalée du bassin inferieur au bassin supérieur. Cette eau devient une réserve d’énergie potentielle.

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Plan masse su bassin inférieur et de l'usine

En cas de « jour sans vent », l’eau stockée dans le bassin supérieur est relâchée dans les conduites qui relient les deux bassins entre eux. Un dénivelé de 750 m d’altitude propulse l’eau vers les turbines de l’usine située en contrebas qui produisent alors l’énergie électrique nécessaire durant 4 jours.

Le sol volcanique peu stable est fragile, toutes les infrastructures ont donc nécessité des renforts en béton et des fondations plus importantes que prévu. Le poids de l’eau dans le bassin est considérable mais également la pression de celle-ci sur la turbine au moment de la chute. Le choix de turbine Pelton est spécifique au faible débit de l’eau et résiste à la forte pression de celle-ci lorsque qu’elle dévale les 750m d’altitude. Bien que le diamètre soit petit, 1m de section, la pression est très importante.

Comme le sol ne pouvait pas supporter le poids du bassin initialement prévu sa taille a été diminuée. Par la suite, un autre bassin complétera le dispositif. La membrane du bassin est en polyéthylène de haute densité. Pour la recevoir il a fallu compacter progressivement la terre située sous le bassin, le principe a l’avantage de nécessiter peu de béton. Seuls les blocs destinés à maintenir le géotextile sont positionnés dessus, ce qui permet également d’éviter d’éventuels percements dans la membrane. Malgré tout, il a fallu réduire la taille du bassin bas car le sol ne supportait pas la capacité d’eau initialement prévue.

Le dispositif parait simple et évident, mais il aura fallu trente ans de ténacité pour donner vie à ce projet visionnaire. La réponse mais aussi le positionnement des infrastructures ont pris en compte le paysage existant et ses particularités. Le bassin supérieur est positionné dans une ancienne cheminée de volcan. Une partie des conduites qui transporte l’eau a dû être enterrée car une espèce endémique de cactus protégé se trouvait sur le tracé. Les éoliennes et l’usine de Gorona Del Viento ont été placées sur le côté le plus désertique et inhabité de l’île. Leur impact dans le paysage est minime. Le projet de centrale hydro-éolienne a modifié l’image de l’île, épine dorsale d’un projet global de développement durable à son échelle.

Le « géoparc » un modèle de développement durable

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El Hierro a fait peau neuve, son isolement s’est transformé en paradis de tranquillité. Jusque-là L’île souffrait d’une mauvaise image accentuée par l’éruption volcanique sous-marine de 2011 dont la médiatisation excessive a effrayé la population locale, entrainant une crise économique et sociale. La centrale hydro éolienne a contribué à façonner une nouvelle image de l’ile.

L’isolement de l’île, sa proximité avec la nature omniprésente a sans doute favorisé la prise de conscience d’une terre aux ressources limitées qu’il faut protéger. La mer, le vent, la topographie, la présence du volcan, la raréfaction de l’eau, la végétation, les nuages en perpétuel mouvement, transcendent  l’espace en un spectacle de lumière infinie.

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S’appuyant sur son potentiel naturel, l’île est classé biosphère de l’UNESCO en 2000. Elle devient en 2012 un « Géoparc mondial » de l’Unesco,  nouveau modèle de parc qui reconnaît les territoires géographiques exceptionnels ayant un intérêt scientifique. Ce classement encourage une stratégie de gestion du territoire global afin de protéger le milieu naturel, marin et humain. La création de ce projet a insufflé une dynamique sociale, économique, culturelle et touristique axée sur le développement durable et la transition écologique. C’est un tournant dans le mode de vie, de penser, de vivre sur l’île, qui s’applique progressivement à tous les secteurs sociaux économiques.

Depuis, l’île contemple son patrimoine naturel d’une extrême richesse grâce à une série de panoramas appelés « mirador ». Le bord de mer abrupt et malmené par la force de l’océan a été aménagé en piscines naturelles d’une beauté à couper le souffle. Un parcours touristique rustique et gratuit met en scène cette nature accessible à tous, nouveaux espaces publics de rencontre où se mêlent locaux et touristes. Ces points d’intérêts touristiques sont inscrits dans un parcours cartographié.

Les 278 km2 de l’île sont quadrillés par un réseau de sentiers et de randonnées ponctué de petits écomusées chacun thématisé sur des questions d’environnement, de géographie et de patrimoine naturel et humain dans l’idée de transmettre un message éducatif. Bien évidement la centrale hydro-éolienne fait partie intégrante de ce circuit. Plusieurs points de vue sont aménagés et répertoriés depuis lesquels tout le projet est expliqué sur des panneaux sur lesquels l’on trouve également les photos des travaux. Ce travail de communication autour du projet permet à l’île de rayonner et de continuer ainsi son travail de recherche de subventions internationales,  c’est un cercle vertueux.

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Depuis le "mirador de la Pena"

Seul bémol, l’architecture est sans grande qualité, déconnectée des savoirs faire ancestraux. Il faut donc encore protéger l’île d’une urbanisation désordonnée, sans charme qui mite le territoire de façon disparate. L’architecture contemporaine peut facilement intégrer les techniques ancestrales et les matériaux locaux comme l’usine de Gorona del Viento qui utilise pour son socle la pierre volcanique de l’ile noire et facilite son intégration dans le paysage.

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coupe usine

L'usine Gorona del Viento, coupe sur l'usine

La difficulté d’accéder à l’énergie a été un levier à la reconversion de l’île que les habitants et les politiques ont mis en place. Ils  se sont appropriés un nouveau mode de vie et de pensée aujourd’hui en adéquation avec le milieu naturel. El Hierro n’est donc pas simplement un modèle de transition énergétique, mais un projet global à l’échelle de l’île : une éthique de développement durable qui instaure un équilibre entre la nature et l’homme.

Joanne Rasse
architecte urbaniste

Merci à Thomas padron ancien maire de El Hierro, Alain Gioda, Belen Allende Présidente de Région, Cristina Morales Clavijo service des « relations externes » de Gorona del Viento, Axel Ibéné université des Antilles, Valérie Dugard et la Bourse Besnard de Quelen

http://www.goronadelviento.es

AUTONOMIE OU RESEAU A04

AUTONOMIE OU RESEAU A05

 

 


Gorona Del Viento Visit

Tuesday, September 1st, 2015.

 

El Hierro: The energy self-sustained Island.

 

An isolated Island

Being one of the smallest islands of the Canaries, El Hierro was long considered as the end of the world. While other Islands have developed in the seventies due to mass tourism, El Hierro was witnessing the decline of its population as they were forced to emigrate to seek employment.

Its remote location from the rest of the continent and its deep waters prevent it from establishing an underwater electrical system. Another hostile-to-life feature which one can obviously conclude is that this tiny volcanic territory has no drinking water. There is no river, stream or spring on El Hierro. It was called “IRON” as that what may one conclude from the first site. It is an arid and solitary rock lost in the ocean.

People live in the El Hierro Island because they were born there or because they have fallen in love with the Island. The everywhere sea, mountains, volcanic black rock and wind allow the Island’s inhabitant to live in a oasis of calm, where the magnificent landscapes keep changing according to the Island positioning and the steep geography. Within only few kilometres the visitor will have a chance to move from the black lava landscape to the lush forest through rich pasturelands. Moreover, many endemic species have adapted to the extreme conditions that are specific for the Island. These include the ‘Garoé’ or the holy tree that indigenous Guanchis call the fountain tree as they obtain mist or fog water from its foot: Many droplets are caught in large quantities by the canopy of the tree, integrating later with the groundwater and wells allowing men to draw the water needed.

To be able to live in the Island, people had to invent to adapt to the unique nature. Thus, in order to solve the major problem of the lack of clean water, they have built a sea water desalination plant to supply the Island with water. Initially, this desalination plant worked with fuel; therefore it was necessary every year to import by ship, and store on this small piece of land, 40,000 barrels of oil. Conversely, this fresh water production plant consumes itself half the amount of electricity needed for the survival of the inhabitants on the Island. To find an alternative to this material, which is not only deemed as polluting and expensive but also meant a strong dependence on imported energy, people have sought to find more sustainable and durable solutions. Renewable energy was the answer as it provides the Island with self-sustained energy via exploiting its own resources.

The idea of a project to produce green energy that would enable the Island to meet its energy needs started to develop gradually in the mind of Tomas Padron Hernandez, an electrical engineer and mayor of the Island until 2011. During twenty years, he had a vision of developing the Island on the long-term, according to a worldwide-exported model. To that end, the European Union agreed in 2001 to finance a part of the project which was to cost on total 80 million euros. This initial financial support initiated the way to other funds that followed. Europe needs an innovative pilot projects and this achieved project is a prototype of a high scale. A lifetime was needed to realise this watershed, which makes El Hierro today a second-to-none model in the whole world.

To finance the project the Island government has created a public company in partnership with the electricity company ‘ENDESA’ – Spain and the European Union have also invested part of the budget. This tiny piece of land was able to initiate its energy transition and rise by adopting an innovation and land development model, for the notion of limited resources have been obvious. It is known that the hydroelectric plant only saw light when people started thinking about a solution to drinking water, and the inherent constraints of the site have gradually proved the final project to be the sole response to such particular situation.

A unique central hydro- windmill all over the world

Today, El Hierro is an exemplary territory, key figures and journalists from around the world come to visit it and salute the achievement of this energy self-sustained Island. The plant called « Gorona del Viento » of El Hierro is one of a kind, it combines the energy produced by 5 windmill E70E4 to a hydroelectric plant. In 2014, after 4 functioning years, the central hydro- windmill has been put into service. The windmills have the ability to spin in the direction of the wind to optimize the windage of the propellers. Nevertheless, testing and study works were necessary for the first year. But as of June 2015, the energy produced has been sold on the network. The wind farm consists of five wind turbines that alone produce 11.5 MW. The 10,000 inhabitants of the Island consume on average three to four MW (mega watt) per day with up to 7.7 MW at peak hours.

The 100% wind power has already been obtained for two days even though, at this time, the observation phase is still of essence. On the one hand, the Island will soon experience the so-called “calmas” periods where there is less wind, but thanks to the alternative management strategy, the “wind and hydroelectric power plant” will provide inhabitants with continuous power. The hydroelectric plant generates for itself 7 MW of energy and takes over when there is no wind. On the other hand, a STEP station (energy transfer pumped storage station) contains a back-up battery. That is, when the demand for electricity is low, the energy that is not consumed by locals is then used to draw the desalinated sea water from the lower reservoir to the upper one. This water becomes a reserve for potential energy. In case of “un-windy day”, the water stored in the upper reservoir is released into the pipes that connect the two reservoirs. A vertical drop of 750m in altitude propels water to the plant’s turbines situated underneath which then produces the necessary electricity for 4 days.

Conversely, the unstable volcanic soil is fragile. Thus, all infrastructures were required to be reinforced with concrete and larger foundations than expected were also needed. The weight of the reservoir water is heavy and so is the pressure of the water in the turbine at the time of its fall. The choice of Pelton turbine is made specifically to lower water flow and resist the pressure of the latter when it descends 750m of altitude although the diameter is small, 1m section. The pressure here is very important.

While the soil could not support the weight of reservoir as initially planned, the size thereof had been reduced and, consequently, another reservoir was established to complete the device. The membrane of the reservoir is made of high density polyethylene. To land it, progressive compacting of the earth underneath the reservoir was required, the principle behind so is the use of little concrete. Only the blocks required to maintain the geotextile are placed on top of it, preventing thus potential openings in the membrane. Despite all that, it was necessary to downsize the reservoir because the soil could not support the originally planned water capacity.

The appearance of the device may seem simple and obvious, but it took thirty years of persistence to breathe life into this visionary project. The existing landscape and its peculiarities were certainly taken into account when finding a solution to the problem and positioning the infrastructure. The upper reservoir is positioned in an old volcano chimney. Part of the pipelines carrying water had to be buried as a protected species of endemic cactus were on the way. Wind turbines or windmills and the Gorona Del Viento factory were placed on the most deserted and uninhabited side of the Island, aiming to make their impact on the landscape as minimal as possible. The hydro-wind power project has really changed the image of the Island. It is the backbone of a global sustainability project in its own way.

The “geo-park”: A sustainable development model

El Hierro Island has now been renovated. Its isolation has turned into a haven of clam. Before that, the Island suffered from a bad image made worse by the underwater volcanic eruption of 2011. In fact, the media coverage of the event had scared the local population leading to an economic and social crisis. However, now, the hydro-wind power plant has helped shape a new image of the Island.

The isolation of the Island and its proximity to the ubiquitous nature have certainly contributed in promoting an understanding of the land limited resources that must be protected. The sea, the wind, the topography, the presence of the volcano, the scarcity of water and vegetation, and the constantly moving clouds transcend space into an infinite light show.

Relying on its natural potential, the Island was classified as a UNSECO Biosphere in 2000. It became further in 2012 a “Global Geo-park” of the UNESCO. It is a new park model that contains significant geographical territories with scientific interest. This classification called for a comprehensive land management strategy to protect the natural, marine and human environment. The implementation of the project has inspired a social, economic, cultural and tourism-oriented dynamism based on sustainable development and ecological transition. This is a turning point in the way people of the Island live, think and survive. It is indeed a turning point for all economic and social sectors although gradually.

Since then, the Island eyed its rich natural heritage through a series of panoramas called “mirador”. The abrupt seafront mistreated by the force of the ocean has been converted into natural pools of breathtaking beauty. A free rustic path for tourists made this beautiful nature accessible to all. There are also new public spaces where local and tourists come across. These interesting tourist points are drawn in mapped courses. The 278 km2 of the Island are squared by a network of trails and paths marked with small eco-museums educating people on environmental, geographical, natural and human heritage issues relating to the Island. Of course, the hydro-wind power system is an integral part of this educational circuit. Several viewpoints are developed and indexed through which visitors can read about the project on the explanatory panels where photos of the work are also included. This work of communication encompassing the project enables the Island to shine and, thus, continue to seek for more international subsidies. It’s a virtuous circle.

The only drawback, however, is the non-quality architecture that is disconnected from the traditional knowledge. We must still protect the Island from uncontrolled and un-charming urbanization that will make the territory be moth-eaten. Contemporary architecture can easily integrate traditional techniques using local materials such as the Gorona del Viento plant that uses the black volcanic stone of the Island for its platform, facilitating therefore its integration into the landscape.

Lack of access to energy was the main lever behind the transformation of the Island; a transformation that both residents and politicians have sought. They have adopted today a new way of living and thinking conforming to the natural environment. El Hierro is not simply a model of energy transition, but a global project across the Island. It is a moral code of sustainable development that establishes a balance between nature and Man.

Thanks to Thomas Padron, Former Mayor of El Hierro, Alain Gioda, Belen Allende , Regional President, Cristina Morales Clavijo from “External Relations” Department of Gorona del Viento, Axel Ibene from the University of the West Indies, Valérie Dugard and Bourse Besnard Quelen

http://www.goronadelviento.es


Visite de Gorona del viento

Martes 1 de septiembre del 2015

 

El Hierro, una isla autónoma en energía

 

Una isla aislada

La isla de El Hierro, una de las más pequeñas del archipiélago de Canarias, ha sido considerada durante mucho tiempo como la punta del mundo. A partir de los años setenta, las demás islas desarrollaron un turismo de masa mientras que la población de El Hierro se vio disminuida a causa de la emigración de sus habitantes por falta de trabajo.

La isla no puede establecer una red eléctrica submarina debido a su posición alejada del resto del continente, y a sus aguas profundas. Una de las características de este minúsculo territorio volcánico, es que no posee agua potable. En ésta, no existen ríos, arroyos o fuentes… A primera vista, El Hierro lleva bien su nombre, una roca árida y solitaria perdida en el océano.

Los hombres viven en la isla de El Hierro por dos razones: porque nacieron allí, o porque se enamoraron de ella. La isla se caracteriza por la omnipresencia del mar, de las montañas, de la roca volcánica negra y del viento… Ésta submerge a sus habitantes en un especie de refugio tranquilo, en el cual los maravillosos paisajes cambian según la orientación de la isla y la geografía escarpada. Los visitantes pasan de un paisaje de lava negra, a un paisaje de pastoreo, o a uno de bosque frondoso, en tan solo unos kilómetros.

Una gran variedad de especies endémicas se han adaptado a las condiciones extremas y tan peculiares del lugar. Resalta notablemente el Garoé, conocido también como el Árbol Sagrado, el cual los aborígenes Bimbaches también denominaban el árbol fuente, ya que a su pie recogían el agua de la niebla: pequeñas gotas de niebla que se quedan atrapadas en gran cantidad en el dosel del árbol. Posteriormente, el agua se junta con las capas freáticas y los pozos, de tal modo que permitía a los hombres sacar el agua necesaria.

Para vivir en la isla, los hombres tuvieron que adaptarse a esta naturaleza única. Para resolver el gran problema de la ausencia de agua potable, una planta de desalinización de agua marina ha sido construida para alimentar la isla. Inicialmente esta central de desalinización funcionaba con aceite combustible, pero esto imponía almacenar e importar por via marina, una cantidad equivalente a 40.000 barriles de petróleo al año en este pequeño trozo de tierra.

La planta de producción de agua dulce consume, ella sola, la mitad de la cantidad de electricidad que es necesaria para la vida cotidiana de los habitantes de la isla. Para encontrar una alternativa a este dispositivo que causa una relación de dependencia con un tipo de energía importada, contaminante y cara, los habitante de El Hierro han buscado soluciones duraderas y perennes. La energía renovable se ha implantado en el territorio, ya que ésta asegura la autonomía energética de la isla aprovechando sus propios recursos.

Gracias al ingenio de Tomás Padrón Hernández, Ingeniero Técnico Industrial y alcalde de la isla hasta 2011, ha nacido poco a poco la idea de desarrollar un proyecto relacionado con la producción de energía verde, que permitiría a la isla satisfacer sus necesidades energéticas. Éste hombre en cuestión, ha tenido durante veinte años una visión a largo plazo de desarrollo de la isla, siguiendo un modelo que, actualmente, se exporta en el mundo entero.

En 2001, la Unión Europea ha aceptado financiar una parte del proyecto cuyo coste final asciende a 80 millones de euros. Tras este primer apoyo, se han obtenido más financiaciones. Europa necesita proyectos pilotos innovadores, y aquí, se ha realizado un prototipo a escala 1. Habrá sido necesaria una vida entera para infundir el hito que hace de El Hierro un ejemplo único en el mundo hoy en día.

Para financiar el proyecto, el gobierno insular ha creado una sociedad de economía mixta en colaboración con ENDESA. Asimismo, España y la Unión Europea han invertido una parte del presupuesto.

Este pequeño trozo de tierra, supo iniciar su transición energética y resaltar como modelo de innovación y ordenación del territorio, ya que ahora la noción de recursos limitados es una evidencia. La central hidroeléctrica surgió a base de estar buscando una solución para el problema del agua potable. Las limitaciones que encuentra el sitio, han determinado progresivamente el proyecto final como una respuesta única a una situación peculiar.

Una central hidroeléctrica única en el mundo

Hoy en día, El Hierro es un territorio ejemplar, personalidades y periodistas del mundo entero vienen a visitarlo, y alaban la proeza de esta isla energéticamente eficiente.

La central conocida como “ Gorona del Viento “ de El Hierro, es única, ya que asocia la energía producida por 5 turbinas eólicas E70E4, a una central hidroeléctrica. En 2014, tras cuatro años de obras de construcción, la central hidroeólica ha entrado en servicio. Las turbinas eólicas tienen la posibilidad de girar según la orientación del viento, con objeto de optimizar la fricción del viento sobre las palas. Desde junio 2015 la energía producida es comercializada en la zona, pero antes, un primer año de pruebas y estudios fue necesario.

El parque eólico comprende 5 turbinas eólicas que, por sí solas, producen 11.5 MW. En promedio, los 10.000 habitantes de la isla consumen una tres a cuatro MW (mega watt) al dia, con un máximo de 7.7 MW en hora punta.

El 100% eólico fue alcanzado durante dos días, aunque por ahora, sigue en vigor la fase de observación. Por otro lado, los períodos de calmas en los cuales hay menos viento, van ha llegar pronto. Es gracias a una estrategia alternativa, que la pareja “turbina eléctrica y central hidroeléctrica”, asegura a los habitantes una energía continua. La central hidroeléctrica produce 7 MW de energía, y toma el relevo cuando no hay viento. Una central hidroeléctrica o de bombeo, actúa como batería de repuesto. Cuando la demanda eléctrica es leve, la energía que no es consumida por los habitantes es utilizada para desplazar el agua marina desalinizada, desde la presa inferior a la presa superior. Por lo tanto, esta agua llega a ser una reserva de energía potencial. En caso de “dia sin viento”, el agua almacenada en el embalse superior es soltada en los conductos que conectan los dos embalses. Un desnivel de 750 metros de altitud propulsa el agua hacia las turbinas de la central situadas más abajo, que a lo largo de cuatro días, producen la energía eléctrica necesaria.

Además de ser poco estable, el suelo volcánico es frágil. Por consiguiente, todas las infraestructuras han necesitado refuerzos de hormigón, además de cimientos más importantes que los previstos. Tanto el peso del agua en el embalse, como la presión ejercida sobre las turbinas en el momento de la caída del agua, son considerablemente importantes. La elección de turbinas Pelton, es específica para un caudal de agua débil y a su vez resiste a la fuerte presión generada a la hora de la caída de los 750 metros de altitud, a pesar de su pequeño diámetro, 1 metro de sección, la presión es muy importante.

Ya que el suelo no podía soportar el peso de la presa que estaba previsto en un principio, el tamaño de ésta ha sido disminuido. Posteriormente, otro embalse completará el dispositivo. La membrana del embalse es de polietileno de alta densidad. Para recibirla, fue necesario compactar progresivamente la tierra situada debajo de la presa, con el fin de utilizar menos hormigón. Únicamente los bloques destinados a mantener el geotextil están posicionados por encima, lo que permite evitar posibles perforaciones en la membrana. A pesar de todo, ha sido necesario reducir el tamaño del embalse inferior, ya que el suelo no soportaba la capacidad de agua inicialmente prevista.

El dispositivo parece ser simple y evidente, pero han sido necesarios treinta años de constancia para llevar adelante este proyecto visionario. Las infraestructuras han sido posicionadas teniendo en cuenta el paisaje existente y sus peculiaridades. El embalse superior se encuentra en la antigua chimenea de un volcán. Una parte de los conductos que transportan el agua ha tenido que ser enterrada, ya que una especie endémica y protegida de cactus, se encontraba sobre su trayectoria. Las turbinas eólicas, y la fábrica de Gorona Del Viento, han sido posicionadas en el lugar más desértico e inhabitado de la isla, por consiguiente, su impacto en el paisaje es mínimo. El proyecto de la central hidroeólica, considerado como la espina dorsal de un proyecto global de desarrollo sostenible, ha modificado la imagen de la isla.

El “geoparque”, un modelo de desarrollo sostenible

El Hierro se ha transformado, su aislamiento se ha convertido en un paraíso de tranquilidad. Hasta entonces, la isla sufría de su mala imagen, que fue acentuada por la erupción volcánica submarina del 2011, la cual padeció una mediatización excesiva, que asustó la población local causando una crisis económica y social. La central hidroeólica, ha contribuido a moldear una nueva imagen de la isla.

El aislamiento de la isla, junto a su proximidad con la naturaleza omnipresente, han fomentado la concienciación para la protección de esta tierra caracterizada por tener recursos limitados. El mar, el viento, la topografía, la presencia del volcán, la escasez de agua, la vegetación, y las nubes en perpetuo movimiento, se difunden en el espacio dando lugar a un infinito espectáculo de luz.

Basándose en su potencial natural, la isla ha sido clasificada como biosfera de la UNESCO en el año 2000. Asimismo, ha llegado a ser un “Geoparque mundial” de la UNESCO en el 2012, un nuevo modelo de parque que reconoce los territorios geográficos excepcionales que, a su vez, tienen un interés científico. Esta clasificación promueve una estrategia de gestión del territorio global, con el fin de proteger el medio natural, marino y humano. La creación de éste proyecto ha generado una dinámica social, económica, cultural y turística, basada en el desarrollo sostenible y la transición ecológica. Es un hito en el modo de vida, de pensar y de vivir sobre la isla, que marca progresivamente a todos los sectores sociales y económicos.

Desde entonces, la isla admira la extrema riqueza de su patrimonio natural, gracias a una serie de miradores. La orilla del mar abrupta y deteriorada por la fuerza del océano, ha sido acondicionada en piscinas naturales con una belleza asombrosa. Un recorrido turístico, rústico y gratuito, escenifica esta naturaleza accesible a todos, dando lugar a nuevos espacios públicos de encuentro, donde se mezclan locales y turistas. Estos puntos de interés turístico están inscritos en un recorrido cartografiado. Los 278 km2 de la isla están cuadriculados por una red de senderos, y están “adornados” por pequeños ecomuseos temáticos, relacionados con cuestiones ambientales, geográficas, y de patrimonio natural y humano, con el fin de transmitir un mensaje educativo. Ni que decir tiene que la central hidroeólica forma parte de este circuito. Varios puntos de vista están ordenados, numerados, y dotados de paneles sobre los cuales todo el proyecto está explicado, y en los cuales a su vez, se muestran fotos de las obras. El trabajo de comunicación que gira alrededor del proyecto, permite a la isla darse a conocer, y seguir buscando subvenciones internacionales, es un círculo virtuoso.

El único inconveniente, es que la arquitectura no es de gran calidad, y está desconectada de las prácticas ancestrales. Por consiguiente, hay que proteger la isla de una probable urbanización desordenada y sin encanto. La arquitectura contemporánea puede integrarse fácilmente con las técnicas ancestrales, y a su vez, con los materiales locales como bien lo ha conseguido la central de Gorona del Viento, que utiliza la piedra volcánica de la isla negra para su zócalo, y de esta forma facilita su integración en el paisaje.

La dificultad de acceso a la energía ha sido un incentivo para la reconversión de la isla, que los habitantes y los políticos han puesto en marcha. Se han acomodado a un nuevo modo de vida, y una nueva forma de pensar, que están en armonía con la naturaleza. El Hierro no es simplemente un modelo de transición energética, sino que es un proyecto global a escala de la isla: una ética de desarrollo sostenible que instaura un equilibrio entre la naturaleza y el hombre.

Joanne Rasse

Agradecimientos a Thomas Padrón, antiguo alcalde de El Hierro; a Alain Gioda; a Belen Allende, Presidenta de la Región; a Cristina Morales Clavijo, encargada del servicio de «relaciones externas» de Gorona del Viento; a Axel Ibene, de la universidad de las Antillas; a Valérie Dugard y la Beca Besnard de Quelen.

http://www.goronadelviento.es